01 Jul 2025

Interview de Bertrand Scholler, consultant en stratégie

logo

Bertrand Scholler

Français

L’écologie n’est plus un souci réel. C’est un langage de domination, un outil de culpabilisation des peuples. Un peuple qui culpabilise est un peuple qui ne résiste plus.

Le fracas des bombes a cessé — pour un temps. Mais le conflit entre Israël et l’Iran n’a rien d’éteint : il couve, prêt à raviver l’incendie à tout moment. Dans ce silence suspendu d’un cessez-le-feu fragile, une autre guerre se poursuit, plus souterraine, plus insidieuse : celle contre le Vivant.
 
Bertrand Scholler, géophysicien et spécialiste des enjeux énergétiques, refuse de séparer le climat de la guerre, l’écologie du pouvoir, la nature de la violence. À contre-courant des discours institutionnels, il dresse un constat sans appel : l’environnement n’est plus un bien à protéger, mais un récit instrumentalisé, brandi pour mieux faire taire les peuples pendant que les puissances bombardent, pillent, contaminent.
 
Dans un entretien brut, sans détours, il fustige l’hypocrisie d’un système qui prétend défendre la planète tout en détruisant ceux qui l’habitent. Une parole rare, radicale — et peut-être nécessaire.

En tant que géophysicien et spécialiste des enjeux énergétiques, quels sont les impacts directs du conflit Iran-Israël sur les ressources naturelles telles que l’eau, le sol et l’air ?
 
On pourrait répondre avec des chiffres : émissions toxiques, nappes phréatiques contaminées, pluies acides, particules fines.
Mais ce serait presque hypocrite. Car la vérité, c’est que ceux qui parlent d’environnement ne parlent jamais de guerre. Et ceux qui font la guerre n’ont rien à faire du climat.
Les bombardements en Iran ? Ce sont des milliers de tonnes de kérosène militaire, des métaux lourds, des vapeurs chimiques.
Mais aucun sommet international ne viendra dénoncer cela. Parce que ces avions-là — ceux d’Israël, ceux des États-Unis — sont au-dessus des bilans carbones. L’écologie n’est plus un souci réel. C’est un langage de domination, un outil de culpabilisation des peuples. Un peuple qui culpabilise est un peuple qui ne résiste plus.
 
Dans les conflits, les infrastructures vitales sont souvent ciblées. Parmi elles, laquelle vous semble la plus critique en termes d’impact environnemental ?
 
Ce n’est pas une centrale électrique. Ce n’est pas un barrage. Ce n’est même pas un puits de pétrole.
C’est le ventre des femmes. Ce qu’on détruit dans cette guerre — comme dans tant d’autres — ce sont les conditions de la vie. La natalité s’effondre. Les corps sont intoxiqués. Les âmes sont broyées. Et l’alimentation elle-même devient un poison programmé. On sabote la vie humaine avant même qu’elle ne naisse. On rend les enfants stériles avant même qu’ils ne parlent. Et on appelle cela “progrès”.
 
Vous avez évoqué l’importance stratégique du gaz en Méditerranée. Ce conflit pourrait-il compromettre son exploitation d’un point de vue écologique ?
 
Je vais répondre autrement :
Le gaz, comme le pétrole, ne pollue que quand il ne rapporte pas. Les gisements au large de Gaza, du Liban ou de Chypre sont déjà pillés, déjà militarisés, déjà réservés.
Mais ce qui pollue le plus, ce n’est pas leur extraction. C’est le mensonge qui les entoure. L’écologie devient une arme pour interdire aux peuples d’exister, mais jamais pour empêcher les puissants de dominer.
 
La pollution chimique liée aux conflits est-elle vraiment une priorité aujourd’hui ?
 
Honnêtement ? Non. Pas parce qu’elle est négligeable — elle est catastrophique. Mais parce que ce monde n’a plus de hiérarchie du vivant. Quand on peut brûler vifs des enfants à Rafah ou démolir un hôpital à Esfahan, ce n’est pas un sol contaminé qui va émouvoir les chancelleries. L’écologie réelle suppose un amour du vivant. Ce système n’aime plus rien.
 
Si vous aviez un message à transmettre aux décideurs politiques sur le lien entre guerre et écologie, lequel serait-il ?
 
Je leur dirais : Arrêtez de mentir. Arrêtez de faire semblant de protéger la planète pendant que vous exterminez ceux qui l’habitent. Arrêtez de parler de croissance verte quand vous financez les frappes les plus noires. Arrêtez de faire croire que l’ennemi, c’est la voiture diesel du pauvre —Quand vos avions de chasse pulvérisent la lumière. Et surtout : Remettez Dieu au centre. Car un monde sans transcendance, un monde sans âme, ne protégera ni la Terre, ni l’homme, ni l’avenir.
 

 


cover cover cover cover cover

  • Make Me Move (feat. KARRA)

    Why we need a UN Treaty on plastic pollution The Ellen MacArthur Foundation is a UK charity working on business, learning, insights & analysis, and communications to accelerate the transition towards the circular economy.

  • Make Me Move (feat. KARRA)

    Air Pollution for Kids Air is all around us and we need it to survive.

  • Make Me Move (feat. KARRA)

    Why We Need to Stop Plastic Pollution? Our oceans are being filled and killed by throwaway plastics.

  • Make Me Move (feat. KARRA)

    Climate Change, Ecological Crisis and Sustainability We are all agents for change in climate action.

  • Make Me Move (feat. KARRA)

    Climate Racism Climate Racism: Social Inequalities in the Age of Climate Change

newsletter

The best of Tired Earth delivered to your inbox

Sign up for more inspiring photos, stories, and special offers from Tired Earth

By signing up for this email, you are agreeing to news, offers, and information from Tired Earth. Click here to visit our Privacy Policy..