Pouvez-vous d’abord vous présenter ainsi que votre rôle au sein du groupe Dark Massilia ou de votre initiative environnementale ?
Je m’appelle Karim Saari, apnéiste, photographe sous-marin et directeur du contrôle de gestion et de la data dans la vie civile.
Sous le nom Dark Massilia, je partage sur les réseaux mes explorations en apnée et mes actions en faveur de l’environnement autour de Marseille.
Je suis également le fondateur du groupe Facebook Les Amoureux des Calanques, qui rassemble aujourd’hui plus de 60 000 membres passionnés par la Méditerranée et sa préservation.1
Enfin, je suis vice-président de l’association d’apnéistes Team Oxygen, engagée dans la dépollution et la protection du littoral marseillais à travers le Projet Sentinelle.
Chaque édition se déroule sur plusieurs sites autour de Marseille — du Frioul aux Calanques, en passant par les plages urbaines.
Quelques efforts de l’association d’apnéistes Team Oxygen dans le cadre du projet Sentinelle pour nettoyer les plages des déchets. photo : Karim Saari
Nous venons d’achever la quatrième édition, Sentinelle IV, au cours de laquelle nous avons retiré plus de deux tonnes de déchets des fonds marins et des rivages marseillais.2
Quels sont les types de déchets plastiques les plus difficiles que vous rencontrez lors des opérations de nettoyage, et comment les gérez-vous ?
Les filets de pêche, cordages et pneus sont parmi les déchets les plus complexes à retirer, car ils s’incrustent dans la roche et piègent la vie marine.
Mais les plus insidieux restent les microplastiques : invisibles, omniprésents, et impossibles à collecter une fois fragmentés.
déchets au fond des océans - photo : Karim Saari
C’est pourquoi nos actions ne se limitent pas au nettoyage, mais s’accompagnent aussi d’efforts de prévention et de sensibilisation sur les causes profondes de cette pollution.
Comment se déroule la participation des habitants locaux et des bénévoles à vos actions ? Ressentez-vous une prise de conscience croissante face à la pollution plastique?
Nos opérations rassemblent des apnéistes, des habitants du littoral et des bénévoles mobilisés aussi bien en mer qu’à terre.
Au-delà de la plongée, nous avons besoin de volontaires pour le tri, la pesée et l’inventaire des déchets, ainsi que pour le soutien logistique en kayak.
On perçoit un réel éveil des consciences, notamment chez les jeunes, désireux de s’impliquer concrètement.
Chaque sortie devient un moment collectif où l’on agit, apprend et partage.
C’est une écologie collaborative et inclusive, ouverte à tous ceux qui souhaitent protéger la mer, avec ou sans combinaison.
On trouve toutes sortes de déchets au fond des océans. Même des vélos ! photo : Karim Saari
Si vous deviez envoyer un message au public, en particulier aux jeunes, sur leur rôle dans la protection des océans, que diriez-vous ?
On n’a pas besoin d’aller sous l’eau pour protéger l’océan.
Près de 80% des déchets marins viennent de la terre : de nos rues, nos rivières, nos gestes du quotidien.
Comme j’aime le rappeler :“Ce qu’on jette ici finit là-bas.”
Chaque action compte : refuser, réduire, ramasser, transmettre.
Et si chacun faisait un petit geste, la Méditerranée respirerait déjà beaucoup mieux.
1. https://www.facebook.com/groups/calanque/
2. https://www.team-oxygen.com/
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