Crise

12 Oct 2025

La famine à Gaza : un lourd tribut humain, des espoirs de trêve éphémères et des obstacles persistants à l’aide humanitaire

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Malec Paoli-Devictor

Analyste environnemental et journaliste

À Gaza, la famine n’est pas un accident de guerre — c’est une stratégie délibérée. Avec plus de 2,1 millions de personnes piégées sous blocus, la privation systématique de nourriture, d’eau e

Un blocus prolongé, une crise humanitaire extrême
 
Le blocus et le conflit prolongés à Gaza ont créé l’une des crises humanitaires les plus graves du XXIᵉ siècle, où la famine est utilisée comme une arme contre la population civile. Depuis le début de l’année 2025, le durcissement des restrictions imposées par Israël a coupé l’accès à la nourriture, à l’eau et aux fournitures médicales, poussant 2,1 millions de personnes au bord de la famine. Des experts de l’ONU et des organisations humanitaires telles qu’Amnesty International avertissent que cette privation systématique pourrait constituer un acte de génocide, la faim étant utilisée comme un instrument de guerre.[1]
Lors des périodes d’intensification des violences, les civils sont confrontés à un choix impossible : risquer la mort sous les balles en faisant la queue devant les points de distribution militarisés ou succomber à la famine.[2] Plus de 500 Palestiniens ont été tués et plusieurs milliers blessés en quelques semaines alors qu’ils tentaient d’accéder à l’aide, soulignant les conséquences meurtrières de l’obstruction de l’accès humanitaire.
 
Des espoirs ravivés par le cessez-le-feu
 
Le récent cessez-le-feu a ravivé un mince espoir. Lors des précédentes trêves, notamment celle entamée en janvier 2025, le Programme alimentaire mondial (PAM) a livré plus de 30 000 tonnes de nourriture — soit plus du double de la moyenne mensuelle de la fin 2024 — atteignant un million de personnes. Les boulangeries soutenues par le PAM ont multiplié leur production par cinq, et l’aide nutritionnelle a touché plus de 116 500 femmes et enfants vulnérables.[3]
Ce cessez-le-feu a permis une légère stabilisation des marchés, une baisse des prix et une extension de l’assistance en espèces numériques, offrant un bref aperçu d’un possible redressement. Le PAM et l’UNICEF soulignent toutefois que ces progrès ne sont possibles que lorsque les hostilités cessent, permettant ainsi des livraisons d’aide sûres et à grande échelle.[4]
 
Des obstacles persistants à l’aide humanitaire
 
Malgré ces avancées, la distribution de l’aide demeure gravement entravée.[5] Les autorités israéliennes continuent d’imposer des inspections strictes, de refuser la majorité des camions d’aide aux points de passage et de limiter les mouvements des convois. En octobre 2025, seule une fraction des fournitures nécessaires entre quotidiennement à Gaza, bien en deçà des niveaux enregistrés avant le cessez-le-feu.
L’UNICEF avertit que 50 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë, tandis que jusqu’à 400 000 personnes dans le nord de la bande de Gaza n’ont reçu aucune aide depuis plusieurs semaines.[6] L’UNRWA rapporte que 6 000 camions contenant des biens essentiels restent bloqués, empêchés d’entrer dans le territoire.[7] Le manque de clarté quant aux rôles des différentes agences humanitaires pendant la trêve retarde davantage la coordination de l’action sur le terrain.
 
Conclusion
 
En conclusion, si le cessez-le-feu offre une fenêtre cruciale pour soulager la souffrance des civils, un accès durable, des passages frontaliers non entravés et une pression internationale soutenue sont indispensables pour éviter un retour à la famine de masse. Le monde doit agir de manière décisive — chaque jour de retard coûte des vies.
 
 

Sources :

 
 
 
 
 
 

 

 


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