Greenpeace travaille sur plusieurs thématiques, qui ont toutes en commun de participer à la défense de l'environnement.
La courte interview de Greenpeace : réponse à 3 questions

Interview avec Greenpeace France
Réponse à nos questions par Magali Rubino, responsable communication - médias
Cette interview a été réalisée par Melania Giordano
Photo éditée : ©Tired Earth France


Quelle est votre plus grande réussite en 2019 ?

Plus qu'une réussite, nous souhaitons mettre en avant des bonnes nouvelles.
Par exemple la mobilisation grandissante pour le climat, avec des marches dans de nombreuses villes de France (et dans le monde), la mobilisation des plus jeunes avec le mouvement des grèves pour le climat, l'environnement qui est parmi les préoccupations principales des Français, l'accueil fait à Greenpeace sur le terrain quand nos groupes locaux vont à la rencontre du grand public.

Quels sont vos principaux projets pour 2020 ?

Greenpeace travaille sur plusieurs thématiques, qui ont toutes en commun de participer à la défense de l'environnement.

  • Politique climatique de la France

Greenpeace suivra de près les travaux et les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat, qui a jusqu’ici surtout été un prétexte commode à l’inaction pour le gouvernement.
L’appel “Témoins du climat” lancé le 18 décembre dernier dans le cadre de l'Affaire du Siècle, avec les organisations Notre Affaire à tous, la FNH et Oxfam France, a déjà recueilli plus de 16 000 témoignages. Ce projet permettra de créer une cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France.

https://laffairedusiecle.net/temoin-du-climat/

La réponse formelle de l’État au recours se fait toujours attendre. L’instruction ayant débuté le 20 mai 2019, lorsque les 4 associations de l’Affaire du Siècle ont déposé leur mémoire complémentaire, c’est-à-dire l’ensemble des pièces et arguments en leur possession. La durée de l’instruction sera probablement de 2 à 3 ans. C’est le tribunal administratif qui décide de clôturer l’instruction et fixe une date d’audience. Pendant cette période, les avocat-es des deux parties échangent des “mémoires” jusqu’à l’audience.
A partir du mois de mars, Greenpeace suivra les engagements des Etats en vue de la COP26 de Glasgow. Cette COP (9-19 novembre 2020) sera le point d’orgue de l’agenda international sur le climat en 2020 et fera l’objet de fortes mobilisations en amont et pendant.

  • Energie

Après le débat public sur les déchets nucléaires en 2019, le Ministère de la transition écologique et solidaire doit rendre son avis fin février.
Durant le débat, Greenpeace s’est positionné contre le projet d’enfouissement profond à Bure et a dénoncé l’inefficacité de la politique de retraitement (1% du combustible usé est ré-utilisé dans les faits).

  • Océans

La quatrième session de négociations aux Nations unies pour un Traité mondial sur la haute mer aura lieu à New York du 23 mars au 4 avril.

  • Agrocarburants - huile de palme

Suite à une forte mobilisation, l’amendement proposant de rétablir la niche fiscale pour les agrocarburants à base d’huile de palme a été rejeté à l’Assemblée nationale, mais le 19 décembre 2019, la Direction générale des douanes a fait circuler une note d’information aux fédérations professionnelles pour indiquer que le gouvernement souhaitait maintenir la niche fiscale sur les biocarburants à base de distillat d’acide gras d’huile de palme (PFAD).

Greenpeace va attaquer devant le Conseil d'Etat cette décision ministérielle dans un recours pour excès de pouvoir.

Nous allons également suivre les questions de déforestation importée au niveau européen, et suivre les engagements des grandes entreprises sur l’huile de palme.

  • Transports / Pollution de l’air

Suite au classement des grandes villes françaises dans leur lutte contre la pollution de l’air, nous interpellons les candidats aux élections municipales à Nice, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Nantes, Montpellier, Paris, Annecy, Rouen, Nancy, Clermont-Ferrand (activités visuelles dans l’espace public, lors de meetings, etc.).

  • Agriculture

Nous travaillons sur la question de l’élevage industriel en France et les moyens de contrôle qui y sont associé, également sur les négociations de la PAC et sur la problématique de la déforestation en Amérique du sud lié au soja.

Comment évaluez-vous les politiques environnementales du gouvernement ?

Très sévèrement.

L’exemplarité de l’Etat commence par respecter l’Accord de Paris. Or, le gouvernement se contente de mesures insuffisantes et anecdotiques, mélange de réchauffé et de fausses solutions comme le nucléaire.

Emmanuel Macron ne s'est même pas déplacé à la COP25 en décembre dernier, alors que 2019 aura vu aussi des impacts record du changement climatique : incendies en Australie, cyclones dévastant le Mozambique et les Bahamas, inondations en Inde ou en Iran, ainsi que l’augmentation du nombre de victimes des vagues de chaleur en Europe.

Fin novembre, l’ONU lançait une mise en garde plus claire que jamais : si les Etats les plus polluants remettent encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée. Selon le rapport annuel du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% entre 2018 et 2030 pour espérer limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Les pays signataires de l’accord de Paris doivent multiplier leurs ambitions par cinq pour tenir cet objectif.

Or, dans sa stratégie nationale bas carbone, présentée récemment, le gouvernement français envisage d’émettre plus de gaz à effet de serre que ce qui était prévu initialement. De plus, environ 35% des baisses soi-disant prévues ne sont en réalité couvertes par aucune politique publique.

Cette semaine, Emmanuel Macron s'est déplacé sur le Mont Blanc, pour une vaste opération de communication pour verdir son image avant les municipales.

Pour Greenpeace, le réalisme climatique passe par de grandes mesures systémiques comme la fin des subventions aux énergies fossiles, le rejet du CETA et des traités de libre-échange climaticides ou encore l’interdiction sur le territoire français de produits liés à la déforestation importée, comme l’huile de palme de Total pour les biocarburants. Sur l’ensemble de ces grands sujets, l’action du gouvernement est contraire à ses grandes déclarations.

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