« Nous constatons une accélération remarquable du rythme auquel les énergies renouvelables sont développées », a déclaré le commissaire européen chargé du climat, Frans Timmermans.
Les énergies renouvelables dépassent le gaz dans la production d’électricité pour la première fois dans l’UE

L’éolien et le solaire ont généré 22 % de l’électricité européenne en 2022, dépassant le gaz fossile pour la première fois et devançant à nouveau le charbon, selon une étude du groupe de réflexion spécialisé dans l’énergie Ember.

L’étude « European Electricity Review 2023 » d’Ember, publiée mardi (31 janvier), révèle que les énergies renouvelables dominent de plus en plus le marché de l’électricité de l’UE. La production d’énergie solaire a atteint le chiffre record de 39 térawattheures en 2022, soit une hausse de 24 % et presque le double du record précédent.

« Nous constatons une accélération remarquable du rythme auquel les énergies renouvelables sont développées », a déclaré le commissaire européen chargé du climat, Frans Timmermans.

« Il est clair que les citoyens européens veulent bénéficier d’une énergie propre et bon marché. Cela montre que notre objectif de 45 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030 est ambitieux mais tout à fait réalisable », a-t-il ajouté.

Le rapport indique que l’énergie éolienne et l’énergie solaire représentaient 22 % du mix électrique de l’UE en 2022, contre 20 % pour le gaz fossile et 16 % pour le charbon.

Cette progression des énergies renouvelables a permis à l’Europe de surmonter le déficit sans précédent de la production d’énergie hydroélectrique et nucléaire — respectivement causé par les sécheresses et les opérations de maintenance des installations. Ce déficit équivaut à 7 % de la demande totale d’électricité de l’Europe en 2022.

« L’Europe a évité le pire de la crise énergétique », a déclaré Dave Jones, responsable des perspectives de données chez Ember.

« Les chocs de 2022 n’ont provoqué que de légères répercussions sur l’énergie du charbon et une immense vague de soutien aux énergies renouvelables », a-t-il ajouté.

« Toute crainte d’un rebond du charbon est désormais écartée ».

L’impact du déficit a également été freiné par une moindre demande d’électricité. En effet, celle-ci a chuté de 7,9 % au dernier trimestre de 2022, par rapport à la même période l’année précédente.

Ensemble, l’éolien, le solaire et la baisse de la demande d’électricité ont comblé les cinq sixièmes du déficit, empêchant ainsi un retour beaucoup plus important au charbon, selon Ember.

« La relance du charbon tant décriée n’a finalement pas eu lieu, l’énergie solaire et un effort d’économies exceptionnel à l’échelle de l’UE ayant joué un rôle central pour maintenir les lumières allumées », a déclaré Pieter de Pous, chef de programme au groupe de réflexion sur le climat E3G.

Un rebondissement temporaire pour le charbon

L’année dernière, la production d’électricité à partir de combustibles fossiles a augmenté de 3 % en raison de deux crises de l’électricité, des interruptions de service à grande échelle des centrales nucléaires françaises et de la sécheresse la plus grave depuis 500 ans, selon le rapport.

En raison de ces crises, la part du charbon dans la production d’électricité de l’UE a augmenté de 1,5 point de pourcentage pour atteindre 16 % de l’électricité de l’UE.

Ce chiffre reste toutefois inférieur de 37 % à celui de 2015 et l’utilisation a chuté au cours des quatre derniers mois de 2022, apaisant les inquiétudes selon lesquelles la crise énergétique et les perturbations de l’approvisionnement en gaz russe entraîneraient un retour du charbon.

« La hausse temporaire en 2022 était une petite anomalie en vue de l’élimination progressive du charbon en Europe, avec une vision plus large indiquant pourquoi il est inexact de dire que l’Europe est “revenue au charbon” », indique le rapport.

Les pays sont aussi déterminés à éliminer progressivement le charbon qu’ils l’étaient avant la crise, poursuit le rapport.

Par ailleurs, alors que la production d’électricité au gaz a augmenté de 0,8 % en 2022 par rapport à 2021, la production a chuté de 10 % au cours des derniers mois de 2022.

Une « baisse considérable » des combustibles fossiles en 2023

En ce qui concerne l’avenir, Ember prévoit que cette tendance se poursuivra, affirmant s’attendre à une baisse de 20 % de la production de combustibles fossiles en 2023.

« La crise énergétique a sans aucun doute accéléré la transition électrique de l’Europe. L’Europe se dirige à toute allure vers une économie propre et électrifiée, et cela sera pleinement visible en 2023 », a déclaré M. Jones.

Le rapport prévoit que 2023 marquera le regain de la production d’hydroélectricité, le retour du nucléaire français ainsi qu’une nouvelle accélération du déploiement de l’éolien et du solaire. Cette évolution entraînera alors une « baisse considérable » des combustibles fossiles, en particulier du gaz, dont le prix est élevé.

« En 2023, avec un soutien adéquat, le solaire battra d’autres records, permettra de continuer à réduire la demande en énergie fossile et nous rapprochera d’un an d’une Europe 100 % renouvelable », a déclaré Walburga Hemetsberger, PDG du groupe industriel SolarPower Europe.

De son côté, Giles Dickson, PDG de WindEurope, s’est félicité de ces résultats, mais a déclaré qu’il fallait aller beaucoup plus loin pour atteindre les objectifs de l’Europe en matière d’énergies renouvelables.

« L’UE doit également renforcer sa politique industrielle en matière d’énergie propre et concevoir correctement son marché afin que l’Europe redevienne un lieu attrayant pour les investissements dans les énergies renouvelables », a-t-il déclaré.

Source: euractiv.fr

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