Depuis la signature du Protocole de Montréal, les pays ont commencé à réduire progressivement la consommation de gaz interdits et à les éliminer.
La couche d’ozone après le Protocole de Montréal

Sans la couche d’ozone, la vie n’est pas possible. Au premier regard, cette phrase nous semble étrange mais l'importance de cette question est si grande que l’ONU a choisi le 16 septembre comme la Journée internationale pour la préservation de la couche d'ozone. 

Se trouvant dans la stratosphère, la couche d’ozone est composée par trois atomes d’oxygène. Son épaisseur moyenne est d'environ 3 millimètres. En absorbant entre 95 et 99,9 % des rayons ultraviolets, la couche d’ozone joue un rôle vital pour notre santé et la préservation de l’environnement et de l’écosystème. Elle empêche des maladies épidermiques comme la brûlure ou les cancers de la peau et aussi augmente notre système immunitaire. La couche d’ozone aide les plantes à faire la photosynthèse. Ce processus joue un rôle important pour la floraison et pour la croissance de certaines plantes. Par rapport à l’écosystème marin, la couche d’ozone aide à préserver les planctons, les ressources les plus importantes de la chaîne alimentaire et le cycle du carbone océanique.

Le thème choisi pour l'année 2023 est « Protocole de Montréal : restaurer la couche d'ozone et réduire le changement climatique ».

Histoire du Protocole de Montréal

Entre 1975 et 1984, les recherches scientifiques ont montré l’existence d’un trou dans la couche d’ozone situé au-dessus de l’Antarctique. Selon eux, la cause la plus importante de ce phénomène était l’utilisation de CFC (chlorofluorocarbures) et des halons sous le nom de Substances Appauvrissant l'Ozone (SAO).

Ce phénomène catastrophique et menaçant a incité les pays à signer le Protocole de Montréal par 24 pays le 16 septembre 1987 dans la ville de Montréal, au Canada. Ce protocole interdisait l’utilisation de CFC et des halons.

Le premier est utilisé dans les systèmes réfrigérants, les climatisations, les bombes aérosols, les solvants et le deuxième, composé chimique ininflammable, dans les extincteurs et les systèmes de protection contre les incendies. Selon les recherches, une molécule de CFC peut détruire au moins 100,000 molécules d’ozone. Les CFC dérivent vers la stratosphère et au cours d’une réaction chimique avec les rayons ultraviolets, les atomes de chlore se libèrent. Le chlore libéré entre en collision avec les molécules d’ozone (O 3) et les détruit.

En continuant les recherches, d’autres gaz ont été ajoutés à la liste : 

  • Chlorofluorocarbures (CFC)
  • Tétrachlorure de carbone (CCL4)
  • Halons
  • 1,1,1 - Trichloroéthane (C2H3CI3)
  • Bromure de méthyle (CH3Br)
  • Hydrochlorofluorocarbures (HCFC)
  • Hydrobromofluorocarbures (HBFC)
  • Bromochlorométhane (BCM)

Situation actuelle de la couche d’ozone

Depuis la signature du Protocole de Montréal, les pays ont commencé à réduire progressivement la consommation de gaz interdits et à les éliminer.

À titre d’exemple, suite au protocole, plus de 99 % de la production de SAO a été éliminée progressivement à l’Union européenne. Ce diagramme ci-dessous montre cette réduction à l’échelle européenne et mondiale.

HFC et l'amendement de Kigali

En interdisant CFC, le gaz HFC utilisait excessivement comme une substance alternative (contenant d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène) dans les climatiseurs et réfrigérateurs. Les observations sur ce gaz alternatif ont prouvé son nocivité. Apparemment, ce gaz n’a pas d’influence directe sur la couche d’ozone mais il constitue environ 2 % du total des gaz à effet de serre dont l’impact climatique peut être des centaines à des milliers de fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).

C’est pour cela qu’un accord nommé Kigali prévoyant l'abandon progressif des gaz de type hydrofluorocarbures (HFC) a été adopté en 2016. Cet accord permettrait d'éviter un réchauffement climatique de 0,3 à 0,5°C d'ici à 2100.

À titre d’exemple, les mesures ont été prises afin de diminuer les tonnages de HFC de 79 % mis sur le marché en Europe entre 2015 et 2030 et de limiter ses émissions de CO2 dans l’atmosphère.

En ratifiant cet accord le 29 mars 2018, la France s’est engagée à diminuer sa consommation de 85 % d’ici 2047. Afin d’inciter les entreprises françaises à choisir une bonne alternance, l’Assemblé Nationale a adopté une loi en 2019 selon laquelle la taxe sur les HFC devait s'appliquer en 2021, puis en 2023. Elle a été finalement repoussée et sera normalement appliquée à partir du 1er janvier 2025. Après cette date, la taxe sera montée progressivement :

  • 2025 : 15 € / teq CO2 
  • 2026 : 18 € / teq CO2
  • 2027 : 22 € / teq CO2
  • 2028 : 26 € / teq CO2
  • 2029 : 30 € / teq CO2

Cette décision a été prise à cause de l'augmentation de la consommation de HFC en France entre 1990 et 2016.

Appauvrissement de l'ozone

Malgré les mesures prises, un rapport publié en 2019 par l’association américaine Environmental Investigation Agency (EIA) montre qu’environ 18 usines chinoise utilisent illégalement le gaz CFC-11. La révélation de cette information aboutit à faire pression sur ce pays. Un rapport plus récent publié en 2021 a souligné le succès de ce pays à l’élimination de ce gaz nocif. 

Situation actuelle de la couche d’ozone

D’après les rapports publiés, nous pouvons avoir un regard optimiste sur le Protocole de Montréal. Selon le rapport de l’ONU, l’élimination de 99 % de substances interdites a provoqué la baisse des quantités atmosphériques de SAO et la reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie.

« Selon le dernier rapport quadriennal, la reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie, ce qui est une nouvelle fantastique. (…) Au cours des 35 dernières années, le Protocole est devenu un véritable fer de lance de la défense de l’environnement », dit-il Meg Seki, secrétaire exécutive du Secrétariat de l’ozone du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Selon le rapport, d'ici à 2030, l’élimination des substances nocifs aura évité deux millions de cancers de la peau par an.

Au plan écologique, l’absence du Protocole de Montréal pourrait stocker une quantité moindre de carbone par les plantes et par le sol qui aurait pu entraîner un réchauffement climatique supplémentaire de 0,5 à 1,0 °C.

Dans cette situation, en respectant le Protocole et les mesures effectuées, on estime que la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou dans la couche d’ozone), d’ici environ 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et 2040 dans le reste du monde.

Le Protocole de Montréal pourrait être une réussite internationale contre une crise écologique. L’union de différents pays a montré que nous pouvons résoudre les divers problèmes à l’échelle internationale. En plus, l’éducation et la sensibilisation auprès des nouvelles générations à l’importance de la couche d’ozone sont considérées comme de facteurs importants. Andrea Hinwood, scientifique en chef du PNUE, dit : « La protection de la couche d'ozone est notre engagement et notre responsabilité à long terme. Chaque génération doit prendre le relais pour assurer la survie du bouclier protecteur de notre planète. Enseigner le Protocole de Montréal à la prochaine génération, c'est lui donner la certitude que les défis environnementaux peuvent être relevés si nous écoutons la science et travaillons ensemble. »

Les industries et les usines du monde doivent être à la recherche des substances alternatives conformément à l’écologie. Cette action va aboutir à vivre dans un monde plus écologique et plus sain pour toutes les espèces.

COMMENT

B Brigitte Colman

J'ai lu votre article, c'est très intérressant de voir cette union. Le protocole de Montréal nous a montré cette union pour la lutte contre une crise mondiale.

il y a 7 mois

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A Antoin Perrin

La couche d'ozone garantie notre santé et la continuation de la vie de tous les êtres vivants de la terre.

il y a 6 mois

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