Alors que l’Espagne et le Portugal sont frappés par la pire sécheresse depuis 15 ans, les eurodéputés ont fait part de leurs inquiétudes.
Sécheresse dans la péninsule ibérique : les eurodéputés et la Commission s’inquiètent

La commissaire européenne à l’Égalité des chances, Helena Dalli, a exprimé l’espoir que les fonds du programme de subventions agricoles de l’UE pourraient apporter un soutien.

« Je suis préoccupée par la situation de sécheresse grave dont souffre la péninsule ibérique », a déclaré Mme Dalli lors de la session plénière du Parlement européen, jeudi 17 février.

L’Espagne et le Portugal sont tous deux confrontés à de graves pénuries d’eau depuis plusieurs semaines, et 45 % de la partie continentale du Portugal serait touchée selon l’Institut national des statistiques du pays (INE).

« La sécheresse au Portugal et en Espagne est d’une extrême gravité », a souligné le législateur portugais conservateur Álvaro Amaro au cours de la session. « Les agriculteurs sont désespérés et beaucoup pensent à quitter le secteur », a-t-il ajouté.

Il a également pointé du doigt l’augmentation des coûts de production agricole, qui exerce une pression supplémentaire sur les agriculteurs.

Selon un nouveau rapport publié jeudi par l’INE, la production animale a été particulièrement touchée, car les mauvaises conditions de pâturage ont entraîné un besoin exceptionnellement élevé de fourrage. La culture des céréales d’hiver a également été durement touchée.

Le soutien de la PAC

Pour aider à faire face à la situation, Mme Dalli a annoncé que la Commission européenne était en contact avec les autorités nationales et régionales afin d’examiner le soutien potentiel des fonds européens. Elle a notamment ajouté que « plusieurs pistes d’action » étaient ouvertes dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC).

Par exemple, l’aide au revenu de base disponible pour les agriculteurs dans le cadre du premier pilier de la PAC peut être complétée par une aide supplémentaire pour des types spécifiques de bénéficiaires, tels que les secteurs en difficulté. « La Commission a toujours fait preuve de souplesse en ce qui concerne le niveau des avances pour ces paiements », a déclaré Mme Dalli.

Elle a ajouté que les fonds de développement rural du deuxième pilier de la PAC pourraient également être affectés à des mesures de soutien aux agriculteurs touchés par des conditions climatiques extrêmes, ainsi qu’à des fonds provenant du régime d’aide de l’UE au secteur des fruits et légumes.

Outre la PAC, Mme Dalli a également mentionné le Fonds de solidarité de l’UE, auquel les États membres peuvent faire appel en cas de catastrophes naturelles ayant un impact économique important. Ce fonds fait partie de la politique régionale du bloc et a notamment été utilisé en 2020 pour aider la Croatie et la Grèce à faire face à de graves tremblements de terre.

Le Portugal et l’Espagne ont appelé à mobiliser les fonds communautaires pour soutenir leurs secteurs agricoles frappés par la sécheresse et devraient soulever la question lors de la réunion des ministres européens de l’Agriculture lundi à Bruxelles.

« Les fonds de l’Union européenne sont là pour soutenir les citoyens en cas de besoin », a souligné l’eurodéputé socialiste portugais Carlos Zorrinho lors du débat. Il a également attiré l’attention sur la réunion de lundi, où « des mesures de solidarité au niveau européen seront débattues et mises en œuvre ».

Aide d’urgence immédiate et mesures à plus long terme

Dans le même temps, Mme Dalli a souligné que, au-delà de l’aide d’urgence immédiate, des mesures à long terme seraient nécessaires pour prévenir et se préparer aux futures sécheresses.

« Le changement climatique va encore aggraver la pénurie d’eau et le risque de sécheresse, affectant à la fois sa fréquence et son ampleur », a-t-elle prévenu, ajoutant que les pertes causées par la sécheresse à l’échelle de l’UE pourraient s’élever à 9 milliards d’euros chaque année.

« C’est pourquoi il est crucial d’accélérer la transition vers des systèmes alimentaires durables et résilients », a-t-elle souligné.

Dans ce contexte, la commissaire a également appelé les États méditerranéens à mettre en place des pratiques de gestion de l’eau résilientes et à « tirer le meilleur parti » des plans stratégiques nationaux (PSN) dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme de la PAC pour des subventions conformes à une gestion durable de l’eau.

« Nous devons souligner que les ressources en eau ne feront que se raréfier à l’avenir », a-t-elle conclu.

Cependant, les législateurs des États concernés n’ont pas tous été satisfaits de la vision à long terme avancée par la commissaire.

« Il est certain que nous devons planifier à long terme de manière structurelle, mais il est également vrai que nous sommes à un moment critique et qu’à court terme, la Commission devra lancer des mesures de soutien financier au-delà de la PAC », a souligné le Portugais Álvaro Amaro.

Source: euractiv.fr

COMMENT

The best of Tired Earth delivered to your inbox

Sign up for more inspiring photos, stories, and special offers from Tired Earth