Le One Ocean Summit a abouti, vendredi 11 février, aux « Engagements de Brest », parmi lesquels on compte la création d’une coalition mondiale pour la préservation de la biodiversité de la haute mer et un investissement de 4 milliards d’euros destiné à la lutte contre la pollution plastique.
Quatre milliards pour la lutte contre la pollution plastique des océans

Il s’agit du premier sommet de l’histoire entièrement dédié aux Océans, que la France a souhaité organiser dans le contexte de la PFUE, mais pas dans un format classique qui réunirait uniquement les responsables nationaux et européens en charge du sujet.

Pendant trois journées de travaux (du 9 au 11 février), la ville de Brest, dans le Finistère, a accueilli des forums et des ateliers au cours desquelles experts, militants associatifs et personnalités politiques – dont une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, même extra-européens – ont échangé sur nombre de sujets qui peuvent influencer la vie océanique.

La préservation de l’environnement marin est, comme son nom l’indique, l’une des priorités de ce sommet. La lutte contre les déchets plastique est l’un des points où les engagements financiers ont été les plus forts, par l’engagement de plusieurs banques de développement nationales (française, allemande, espagnole et allemande), ensemble avec la banque européenne d’investissement, de fournir une enveloppe de 4 milliards d’euros (d’ici à 2025) pour développer l’opération « Clean Oceans Initiative », dont le but est précisément la réduction des pollutions plastiques en mer.

Quant à la protection de la biodiversité et des ressources océaniques, l’un des défis actuels consiste en la préservation de la haute mer (au-delà de 200 milles nautiques des côtes nationales), car, par définition, elle ne se trouve sous aucune juridiction étatique.

En ce sens, Ursula von der Leyen a annoncé le lancement d’une « coalition mondiale » chargée de conclure le traité sur l’utilisation durable de la haute mer et la protection de sa biodiversité : « nous devons donner de l’impulsion pour le conclure cette année » a-t-elle précisé. Dans cette coalition, les 27 pays de l’UE ont été rejoints par 16 autres États tiers.

14 pays ont aussi annoncé des mesures renforçant la lutte contre la pêche illégale, en termes d’amélioration des contrôles dans les ports de débarquement ou encore de mobilisation des marines nationales dans la surveillance de la pêche illégale.

L’océan étant essentiel dans la lutte contre le changement climatique, largement causé par l’activité humaine, le One Ocean Summit a été l’occasion d’obtenir des engagements de la part de différents acteurs de l’économie.

Il a abouti à l’engagement par 22 armateurs européens à prendre des mesures concrètes dans plusieurs domaines affectant l’écosystème sous-marin, contenues dans le label Green Marine Europe qui concernent, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre, le bruit sous-marin, les rejets huileux. Également, 35 acteurs majeurs dont 18 ports européens, se sont engagés à « accélérer la fourniture d’électricité aux navires en escale » afin de réduire la pollution dans les villes portuaires.

Aussi, depuis le One Planet Summit de janvier 2021, une trentaine de nouveaux pays se sont associés à la coalition qui cherche à « protéger 30 % de terres et de mers du monde d’ici 2030 », notamment par la création d’aires protégées. Nombre d’entre eux l’ont justement fait dans la perspective du One Ocean Summit, au cours des dernières semaines, portant ainsi à 84 le nombre d’États qui partagent cet objectif.

Le président Emmanuel Macron, présent à Brest pour la journée de clôture de l’évènement, a annoncé que la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) serait étendue aux archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam, situés dans l’océan Indien. Ce territoire deviendra de ce fait la deuxième plus grande aire marine protégée du monde.

Le travail initié par ce sommet inédit devrait permettre d’avancer sur le « cadre de gestion de la haute mer », en particulier lors d’une rencontre à New-York en mars, pour une adoption de l’accord espérée avant la fin de l’année, tandis que les négociations sur un traité international contraignant pour combattre la pollution plastique auront lieu à Nairobi à fin du mois de février.

Source: euractiv.fr

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