Un élu veut alerter sur le suicide des agriculteurs : "Je vais prendre mon béret, mon bâton de pèlerin et je vais dénoncer cette tragédie"
D'après les chiffres officiels, un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Un constat terrible qui a poussé un élu local du Lot-et-Garonne à organiser une marche citoyenne de sensibilisation.
Du Lot-et-Garonne au Morbihan. Patrick Maurin part dimanche de son département natal, le Lot-et-Garonne, pour se rendre dans le Morbihan. Tout au long de cette marche de 540 kilomètres pendant 22 jours et 22 étapes, il alertera sur ce fléau. L'élu partira du petit village de Gontaud-de-Nogaret, village où il a grandi et où il a perdu un de ses amis proches huit ans plus tôt.
"Je ne l'ai pas vu venir". "Il avait reçu une lettre d'un huissier qui précisait qu'il allait venir chercher son cheptel de vaches laitières", raconte Patrick Maurin d'une voix encore émue au micro d'Europe 1. "Il n'a pas supporté, il a pris le fusil et il se l'est retourné en plein cœur. Je ne l'ai pas vu venir."
Un phénomène sous-estimé. Le tabou qui entoure le suicide des agriculteurs est l'un des éléments de cette tragédie, selon l'élu local, ancien commerçant à la retraite. Depuis 2011, année où la lutte contre le suicide agricole a été décrété cause nationale, la plateforme téléphonique "Agri écoute" a été mise en place. Mais selon Patrick Maurin, le phénomène est encore sous-estimé.
Une marche pour alerter sur les risques. "Il y a une forte attente. Le phénomène n'a fait qu'empirer ces dernières années. Donc je vais prendre mon béret, mon bâton de pèlerin et je vais dénoncer au fur et à mesure de mon trajet cette tragédie." Son arrivée est prévue dans trois semaines à Sainte-Anne d'Auray, dans le Morbihan, le 11 octobre. Cette date n'a pas été choisie au hasard puisque depuis plusieurs années, un maraîcher local y organise une journée nationale pour les familles agricoles touchées par un suicide.