Emballages plastiques non-recyclés : une nouvelle taxe pour accélérer le recyclage
"Ce n'est pas une taxe contre le plastique, c'est une taxe pour accélérer le recyclage", a déclaré à l'AFP Emmanuel Guichard, délégué général de la fédération Elipso, qui regroupe les industriels français de l'emballage plastique. Le conseil européen du week-end dernier a décidé la création d'une nouvelle ressource propre de l'UE sous la forme d'une contribution de chaque Etat membre "en fonction du poids des déchets d'emballages en plastique non recyclés", à raison de 0,80 euro par kilo.
"Cela remet la priorité du recyclage au centre de la politique publique pour les emballages plastique", insiste M. Guichard. "Plus nos emballages sont recyclables, plus ils sont recyclés, et moins vous avez de fiscalité", a-t-il résumé, en plaidant pour des aides à l'investissement du secteur dans la transition écologique dans le cadre du plan de relance.
Pour le délégué général d'Elipso, "il faudra faire la balance entre l'argent que nous allons recevoir du plan de relance (...) et la quote-part de taxe que nous allons payer". "Cela donne de façon beaucoup plus claire les objectifs" car "si la France n'améliore pas son recyclage, elle continuera à payer jusqu'en 2030 des sommes majeures", a-t-il souligné.
Selon les calculs d'Elipso, la contribution de la France à la nouvelle taxe serait d'environ 1,3 milliard d'euros, en estimant à 30% le taux de recyclage actuel de l'emballage plastique. Une amélioration de 10 points du taux de recyclage se traduirait par une baisse de 175 millions d'euros de cette taxe.
La fédération française Elipso a réalisé un chiffrage avec son homologue allemande IK: les premiers contributeurs à la nouvelle taxe seraient de loin l'Allemagne (1,33 md EUR) et la France (1,27 md). Suivent l'Italie (846 M), l'Espagne (512 M) et la Pologne (326 M).