En France, où pas moins de 14 % des expériences réalisées appartiennent au degré de gravité le plus sévère, accepter ce type de projet à l’encontre de rongeurs ne fait pas même sourciller.
En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français

En pleines fêtes de fin d’année, le ministère de la Recherche a approuvé quatre projets qui vont soumettre plus de 22 000 rats et souris à des stimuli douloureux et répétés. Nous dénonçons la complaisance de l'État pour ces expériences, dont il est toujours prompt à sous-estimer le degré de sévérité.

18 635 rats et 3 770 souris. Tous vont être privés de nourriture pendant des heures avant d’être isolés pour subir des douleurs locales aiguës ou chroniques. Immobilisés, ils sentiront par exemple leurs pattes brûler au contact d’un filament métallique ou de températures élevées. Ces expositions pourront être répétées plusieurs fois par jour, pendant plusieurs jours. Et c’est compter sans les lésions causées par les produits qui leur seront administrés, ni les prises de sang subies.

Si le « résumé non technique » (RNT) de l’un des projets tente de rassurer le public en déclarant qu’ « une anesthésie est appliquée avant chaque acte le nécessitant/le permettant », nous ne sommes pas dupes. La formulation employée indique d’elle-même que certains ne permettront justement pas que le moindre répit soit accordé aux rats et souris. Quand il s’agit, comme ici, de tester des anti-douleurs, leur détresse est au contraire garantie.

Des souffrances élevées et sous-estimées

La moitié des animaux utilisés endureront des souffrances dites sévères. Pour un autre tiers, elles seront « modérées ». Et il y a fort à parier que quand on nous parle des secondes, il s’agit dans certains cas de douleurs chroniques, que la réglementation elle-même classe au plus haut niveau de sévérité. Ce ne serait pas la première fois que le ministère de la Recherche ne cherche même pas à faire respecter son propre arrêté. Quand il est question de ménager un tant soit peu des animaux, ça n’en vaut visiblement pas la peine.

En France, où pas moins de 14 % des expériences réalisées appartiennent au degré de gravité le plus sévère, accepter ce type de projet à l’encontre de rongeurs ne fait pas même sourciller. Malgré les controverses et l’opposition grandissante des citoyens, les tests de nage forcée infligés à ces animaux bénéficient de la même indulgence. Et lorsque nous avions dénoncé la hausse inquiétante de naissances de souris présentant des modifications génétiques les mettant au supplice, les autorités n’avaient rien trouvé à y redire non plus.

 

Source: one-voice.fr

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